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vendredi, 08 février 2019 08:52

Des enseignants marquants

 

Dans le cadre de la semaine des enseignants et enseignantes, dont le thème cette année est « Merci! », trois témoignages d’anciens élèves marqués par des enseignants de Chambly sont ici à l’honneur.

 

Micheal Dansereau, 23 ans, se souvient très bien de son ancien enseignant de sixième année à l’école Sainte-Marie en 2006; Mathieu Auclair. Les nombreuses parties du jeu de rôle Dongon & Dragon, qui devaient ensuite être retranscrites dans le style d’un roman fantastique, étaient une expérience marquante pour le jeune élève. « Imaginer des scénarios nous aidait énormément à stimuler la créativité et l’estime de soi. Mathieu ne nous traitait pas comme des enfants, il nous faisait comprendre le sens des responsabilités et je garde un excellent souvenir de lui », se remémore le finissant en science de la gestion.

 

Avec le même style très progressiste, l’enseignant Loran Dufour, retraité depuis maintenant 7 ans, aura marqué les esprits de ses anciens élèves. Ce dernier avait aménagé sa classe de l’école Sainte-Marie avec de grandes tables communes où les jeunes élèves partageaient leurs idées sur les travaux à faire. Loin de donner qu’un simple cours magistral, M. Dufour avait une panoplie d’exercices sous sa manche, qui dépassaient parfois le programme du ministère, mais qui forgeaient la culture historique, scientifique et sociale de ses élèves. Ses nombreux exposés sur les concepts de dômes géodésiques de l’architecte Richard Buckminster Fuller ou sur les secrets des dynasties pharaoniques ont marqué au fer rouge la curiosité de ses élèves.

 

À la même école, mais 50 ans auparavant, Yves Lebel se rappelle toujours de la douceur de son enseignante de 6e année, Anna Sturyn. Cette femme d’origine ukrainienne avait fui son pays, à l’époque sous le joug soviétique, pour faire sa vie comme enseignante à Chambly. « Elle était d’une gentillesse et d’une beauté éblouissante en plus de nous ouvrir sur le monde avec les témoignages de sa vie en Europe de l’Est. Elle était digne et beaucoup moins rigide que ses collègues, qui elles, étaient trop concentrées sur le catéchisme! », expliquait-il.

 

Alors que la loi des mesures de guerre et les arrestations arbitraires faisaient rage dans le Québec de 1970, Claude Le Bel se remémore les discussions qu’il avait avec son enseignant de 7e année, Ferne Maresco. Cet homme d’origine haïtienne avait lui aussi fui son pays à la recherche d’une nouvelle vie. Un des rares enseignants noirs de la région, il piquait la curiosité de ses élèves qui n’étaient à l’époque pas habitués à croiser un homme de couleur.

« Cet homme était particulièrement sage, cultivé et bienveillant. Il nous vouvoyait et nous aussi. De par son origine et sa culture qu’il aimait partager, il m’a donné envie de voir le monde et de ne jamais abandonner mes rêves. C’est à cause de lui si je n’ai pas décroché », racontait le policier à la retraite Claude Le Bel.

 

Après le tremblement de terre à Haïti, M. Lebel a eu l’opportunité d’aller à Port-Au-Prince comme policier pour les Nations unies. « C’est à cause de M. Maresco et de l’intérêt qu’il a su susciter en moi pour son pays qui m’a poussé à m’engager pour m’y rendre en 2013. Pas une seule journée ne passait sans que je ne pense à lui », expliquait-il.