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jeudi, 22 novembre 2018 20:35

Démolition de la maison Boileau

La Ville de Chambly et son directeur général ont pris la décision de démolir la maison Boileau, car elle serait dans un trop mauvais état pour pouvoir la rénover sans que les coûts ne dépassent les 2 millions de dollars, jugés trop élevés par l’administration.

L’ancienne maison du patriote René Boileau, datant du 19e siècle, avait été achetée par la Ville de Chambly en juillet 2016 face au tollé de la population qui ne voulait pas voir disparaître ce lieu patrimonial.

Le maire Denis Lavoie avait ensuite dévoilé le plan « SMR maison Boileau» qui prévoyait la restauration complète de la maison et sa transformation en centre d’information touristique. Les travaux devaient être financés à même les profits provenants des bornes de péage de stationnement de la Ville, estimés à 250 000$ pour l’année 2017.  

Parmi les raisons qui motivent cette décision, il semblerait que le niveau de délabrement de la maison soit trop grand pour assurer la sécurité des citoyens. « La maison était vraiment en mauvais état et on ne voulait pas prendre le risque qu’elle tombe cet hiver » explique le directeur général de la Ville, Michel Larose. Une nouvelle évaluation des coûts de restauration aurait aussi motivé la municipalité dans sa décision. « Avec un tel niveau de décrépitude, qui fait monter le prix des rénovations à plus de 2 millions de dollars, ça commence à faire un peu trop » conclut M. Larose en entrevue.  

La volte-face de la municipalité en a surpris plusieurs tel que les membres du comité du Fonds pour la préservation du patrimoine, de l’histoire et des activités culturelles (PHAC) qui devait gérer les revenus provenant des parcomètres et les réinjecter dans le plan de restauration.  

« Le projet était sur la table et nous avions l’intention de nous y mettre.  J’avoue que je suis surpris de cette décision » expliquait François Pellerin, le propriétaire du Garde-Manger de François et membre du comité du PHAC.  

Le député de Chambly et ministre de l’Éducation Jean-François Roberge a aussi annoncé sa surprise par voie de communiqué. « À aucun moment, je n’ai été informé que des travaux de démolition étaient prévus. Je suis surpris et déçu de la décision de la Ville de Chambly d’ordonner la destruction de ce bâtiment plus que centenaire » expliquait-il.

L’ancien candidat du Parti Québécois au dernier scrutin provincial Christian Picard a été arrêté après avoir refusé de quitter les lieux de la démolition, s’interposant devant les employés de la Ville. Selon des témoins sur place, M. Picard n’était pas agressif, mais faisait valoir son point de façon ferme.  

« Il n’est pas question que je laisse faire ça. C’est pas vrai qu’on va regarder ça et qu’on va rester passif devant la destruction de notre histoire » décriait-il.  

L’histoire de la maison Boileau, au fort potentiel archéologique, remonte aussi loin qu’en 1714  lorsque le terrain était la propriété de Pierre Boileau qui était un agent officiel du roi de France durant la guerre de la conquête. Le bâtiment démoli aujourd’hui a été construit en 1820 et était alors la propriété du notaire René Boileau qui a été député et patriote. « Cette maison était un joyau du patrimoine historique de la ville, c’est une perte majeure pour la région » expliquait Paul-Henri Hudon, le président de la Société d’Histoire de la Seigneurie de Chambly.  

 

Félix Lebel