La violence survient à l’intérieur d’un cycle qui est préparé par l’agresseur pour maintenir sa domination. Le cycle se répète et s’accélère avec le temps. La première phase est la tension. L’incompétence est projetée sur la victime. Elle vient à douter d’elle-même. Elle a peur de déplaire. Ensuite, la crise. Un acte de violence est posé et la victime se sent humiliée. Vient alors la justification où la personne violente invalide son comportement et minimise ses gestes, tandis que la victime se sent responsable et le croit. Plus ce cycle se répète, plus elle se sent incompétente et se responsabilise de la violence du partenaire. Puis, la lune de miel; l’agresseur a des regrets et devient affectueux, tandis que la victime croit qu’il peut changer. Cette phase s’atténue avec le temps et la victime devient démunie. Il existe cinq types de violence : verbale, psychologique, physique, sexuelle ou économique. Ces formes permettent à l’agresseur d’adapter ses stratégies de contrôle selon les réactions de sa victime. Il peut aussi contrôler les paroles et les gestes, surveiller les allées et venues ou gérer les revenus pour lui enlever l’autonomie. Les conséquences sont multiples, même après une rupture, l’anxiété; la perte d’estime; la peur constante; la perte de mémoire et de concentration; la dépression; des comportements agressifs qui ne leur ressemblent pas; le recours aux médicaments et des troubles physiques comme l’insomnie ou de graves migraines persistantes.
Comment aider une victime?
Faites-lui part de vos inquiétudes sans la juger ou la blâmer. Il est difficile de parler de la violence vécue. Ne lui dites pas quoi faire, supportez-la. Vous pouvez lui dire que la violence est inacceptable et que son conjoint est le seul responsable de ses actes. Donnez-lui de l’information sur les ressources locales et incitez la victime à porter plainte. Communiquer avec une personne de son entourage. La violence n’est pas une perte de contrôle, c’est une prise de contrôle. Il ne faut pas banaliser la violence. Ne jamais discuter devant l’agresseur ou les enfants, ceci peut entraîner la violence dès le retour à la maison. Malheureusement, les victimes retournent plusieurs fois au foyer après des tentatives de départ. Personne n’est responsable de la violence d’un autre. Rien ne justifie la violence, c’est un acte criminel.
Marie-Josée Lépine est éducatrice spécialisée, intervenante en délinquance et étudiante en adaptation scolaire au primaire. Si vous avez des questions et commentaires: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.