La question avait notamment été soulevée hier au débat des candidats à la mairie organisé par la Chambre de commerce et d’industrie du Bassin de Chambly (CCIBC) et durant lequel la vision de M. Bouchard s’opposait à celle d’Alexandra Labbé. La candidate à la mairie sous la bannière de Démocratie Chambly (DC) propose plutôt de créer un immense parc nature à la disposition des citoyens.
L’achat du terrain par la Ville est une option qui pourrait coûter plusieurs millions de dollars, ce pour quoi DC proposait différentes solutions, notamment de modifier le zonage là où l’ancien golf se trouvait pour faire diminuer le prix. Toutefois Mme Labbé refusait de parler d’expropriation.
« Les seuls à parler d’expropriation, ce sont mes adversaires. Je suis dans un esprit de collaboration. Une densification à outrance, ça fait qu’à long terme, les gens s’en vont. Le Mont-Royal a coûté cinq années de taxes foncières à Montréal et aujourd’hui personne ne regrette cet achat. », a déclaré Mme Labbé durant le débat d’hier.
Ce à quoi le candidat Marcel Bouchard s’oppose fermement. « Le propriétaire du terrain avait reçu une offre à 7$ du pied carré ce qui équivaut à 17 millions de dollars juste pour l’achat. La seule façon que la Ville peut prendre possession du terrain serait de faire une expropriation, et elle devrait alors payer le prix de la valeur du marché. Si le propriétaire s’oppose, il pourrait aller en poursuite contre la Ville et engendrer d’autres coûts faramineux », a exprimé M. Bouchard.
Une question de densité
Les objectifs de densification du territoire imposés par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) prévoient pour Chambly une densité de 20 logements à l’hectare jusqu’en 2022, après quoi elle devra augmenter à 22 logements par hectare.
Selon M. Bouchard empêcher le développement immobilier sur l’ancien golf aurait comme conséquence de faire prendre du retard sur les objectifs de densification du territoire chamblyen. « Si l'on néglige de densifier dans la zone et qu’on attend trop longtemps, les attentes de densifications vont monter à 22 ou 24 portes à l’hectare et les logements vont donc devoir faire cinq ou six étages de haut », a ajouté M. Bouchard en entrevue.
Du côté de Démocratie Chambly et de Mme Labbé, densifier «à outrance» n’est pas non plus une option viable. « On ne dit pas non au développement, mais on se dit qu'il faut développer intelligemment, en pensant aux citoyens et en mettant leur bien être au-dessus des priorités. Il faut faire une densification intelligente et planifiée. », a déclaré la candidate Alexandra Labbé lors de l’annonce de son plan de parc nature.
Négocier
Le compromis recherché par M. Bouchard serait de négocier avec la firme de développement immobilier chargée du projet, afin de s’assurer qu’une portion généreuse du terrain devienne un parc.
« On s’assoit avec eux, et on essaie de négocier pour que 40% ou 50% du terrain soit un parc. Aussi il faudrait que cette portion soit cédée à la Ville pour empêcher une expropriation. Si ça marche, on se sauve des millions de dollars et on fait un parc. », a ajouté M. Bouchard.
Pour Mme Labbé, à part le cadeau écologique aux générations futures, la circulation automobile engendrée sur la route 112 par les logements éventuellement bâtis est aussi un aspect à considérer. « Outre les considérations pour les générations futures et l’environnement, la plus grosse raison, c’est le trafic sur la 112. On va se le dire, ajouter des unités domiciliaires dans ce secteur-là, ça aurait un impact direct sur la circulation de la route 112. », a ajouté Mme Labbé lors du dévoilement de son projet.
Félix Lebel