L’initiative vient du propriétaire de l'hôpital, le docteur vétérinaire Majid Boussouira, pour qui il était important d’opérer ce virage. « Bien que je pratiquais le dégriffage des chats au laser, qui est beaucoup moins invasif que l’opération à la lame chirurgicale, le petit nombre de complications était assez pour me convaincre que je ne voulais plus le faire. », a déclaré le propriétaire de l’hôpital vétérinaire de Chambly.
Parmi les complications recensées par M. Boussouira, des saignements et des infections étaient parfois observés chez quelques animaux qui subissaient cette chirurgie.
Suite à sa décision, M. Boussouira fera plutôt la promotion des alternatives non chirurgicales, telles que la taille régulière des griffes, une planification de la maison plus adaptée aux chats ou l'installation de petits recouvre griffes.
Ce dernier songe même à offrir gratuitement la taille des griffes pour ses clients qui choisiront de ne pas faire subir cette opération chirurgicale à leur chat.
Une pratique qui tend à disparaître
De moins en moins pratiqué partout au Québec, le dégriffage des chats serait en voie de disparaître progressivement de l’offre de service selon la présidente de l’Ordre professionnel des médecins vétérinaires du Québec, Caroline Kilsdonk.
« Depuis au moins les 15 dernières années, nous entendons plusieurs témoignages de vétérinaires qui ne souhaitaient plus pratiquer cette opération. Depuis la dernière année, le rythme de refus de la part des médecins vétérinaires a considérablement augmenté, notamment pour des considérations éthiques. », a déclaré Mme Kilsdonk en entrevue.
Sans toutefois interdire la pratique, l’ordre professionnel des médecins vétérinaires a emboîté le pas en faisant la promotion des alternatives à cette chirurgie jugée non médicalement nécessaire.
« On soutient totalement les initiatives des vétérinaires qui abandonnent la pratique du dégriffage, par contre, on leur laisse la possibilité d’user de leur jugement professionnel s'ils considèrent que dans certains cas, c’est une solution nécessaire. », a ajouté Caroline Kilsdonk.
Selon cette dernière, en plus des douleurs associées à la guérison de l’opération, de nouvelles études tendent à démontrer des conséquences à long terme pour les chats.
« Des études récentes ont démontré qu'il semble y avoir des conséquences à long terme sur la structure des doigts des chats et que ça pourrait amener des douleurs chroniques. C’est trop récent pour le moment et on ne sait pas encore tous les facteurs qui peuvent influencer cette tendance, mais on garde l’oeil ouvert sur la suite des choses. », a expliqué Mme Kilsdonk.
À la lumière de ce constat, l’ordre professionnel des médecins vétérinaires n’interdira pas la pratique du dégriffage, car son rôle est d’abord d’encadrer la façon avec laquelle les soins sont prodigués.
Félix Lebel