C’est ainsi que les ouvrières de la Judy Lynn Dress confectionneront dans ce bâtiment des robes de plus en plus colorées. Dès l’ouverture de l’usine, près de 500 robes y sont confectionnées chaque jour par une vingtaine de couturières qui deviennent vite très habiles. Leur patron est un juif montréalais du nom de Wilder. La main-d’œuvre est exclusivement féminine et de la vingtaine d’employées du départ, viennent s’en ajouter quatre fois plus à chaque année.
Parmi le personnel, il y a également des contremaîtresses, dont les plus connues sont Claire Mainguy et Jeannine Ostiguy. Celles-ci supervisent le travail des couturières et Mme Ostiguy deviendra aussi la présidente du syndicat, L’Union internationale des ouvriers du vêtement pour dames y fait son apparition dans les années soixante-dix. Les conditions de travail des ouvrières ont bien changé depuis la fin de la guerre; elles travaillent maintenant huit heures par jour et sont rémunérées treize dollars la semaine dans les années cinquante.
Les salaires augmenteront pour atteindre un montant maximum de 450$ en 1985. La compagnie Judy Lynn Dress ferme ses portes en 1985.
Par Marie-Claude Dauray
Source : Hardy, Jacqueline. Les femmes dans l’industrie du vêtement. Les Cahiers de la seigneurie de Chambly. No. 23. Avril 1999.