×

Avertissement

JUser::_load : impossible de charger l'utilisateur ayant l'ID 64
 
vendredi, 12 octobre 2012 02:00

Marieville : une note presque parfaite pour les tableaux interactifs en classe

En mars 2011, le gouvernement du Québec annonçait qu’il injecterait 240 millions de dollars pour équiper les classes de tableaux interactifs d’ici les cinq prochaines années. À Marieville, de plus en plus de professeurs de l’école primaire Crevier utilisent cet outil, qui a complètement modifié leur façon d’enseigner.

Nathalie Roy est enseignante en quatrième année à l’école Crevier. Elle utilise le tableau interactif pour une quatrième année; un instrument de travail dont elle ne pourrait plus se passer. « Je venais tout juste d’entendre parler de l’utilisation des tableaux interactifs en milieu scolaire quand il y a eu un tirage à l’école pour permettre à certains professeurs d’en avoir un dans leur classe. Pour une fois dans ma vie, j’ai gagné! »

Nathalie a rangé craies et brosses à tableaux pour faire place à l’écran interactif, un outil qui a immédiatement capté l’intérêt des étudiants. La professeure de quatrième année soutient que ses élèves sont plus attentifs et participatifs. « Dans ma classe, ils apprennent à manipuler l’écran, ils se lèvent et viennent à l’avant pour faire les exercices. C’est très dynamique et stimulant. »

Dans l’ordinateur, Nathalie enregistre tout ce qu’elle présente en classe; ce qui lui permet de pouvoir revenir sur certaines notions et de montrer aux absents la matière qu’ils ont manquée. « Je n’ai plus à dire aux élèves : “souvenez-vous, j’avais écrit cette information ici, dans le coin du tableau.” Je n’ai qu’à cliquer dans mes dossiers pour y accéder et l’afficher. »

Mélanie Smith enseigne aussi à l’école Crevier. Dans sa classe de sixième, le tableau interactif est utilisé pour une troisième année consécutive. Comme sa voisine Nathalie, elle affirme que ses élèves sont plus attentifs lorsqu’elle l’utilise. « Le ton baisse dès que j’ouvre l’écran! »
L’enseignante ajoute que l’accès à Internet permet d’aller au-delà de la matière présentée, en mettant des images sur des concepts qui peuvent parfois être flous pour de jeunes élèves. « Le 11 septembre dernier, nous avons parlé de l’effondrement du World Trade Center, et comme la plupart des étudiants sont nés en 2001 ou après, nous avons pu aller sur Internet pour voir des images des tours avant, pendant et après. » Nathalie précise que c’est sans limites.

Une ombre au tableau

Malgré les nombreux avantages que les enseignantes comptent depuis l’arrivée des tableaux interactifs, une ombre vient assombrir son utilisation. Nathalie et Mélanie ne comptent plus les heures qu’elles passent à préparer les leçons et les exercices qui seront présentés en classe. « Ça peut me prendre deux heures pour monter une activité qui va prendre 15-20 minutes à faire. Par contre, un coup qu’elle est faite, je peux la sauvegarder pour l’utiliser les années suivantes. »

Comme tout nouveau gadget, l’apprentissage des nombreuses fonctionnalités de base peut prendre à lui seul plusieurs heures. Les enseignants reçoivent une formation lorsque l’instrument est introduit dans leur classe, mais celle-ci est jugée insuffisante. « J’ai eu une seule formation depuis que j’utilise le tableau interactif et je connaissais déjà presque tout ce qui nous était montré. J’aimerais avoir accès à d’autres formations pour me permettre d’aller plus loin », mentionne Mélanie Smith.

Même son de cloche pour Nathalie Roy, qui souligne qu’il faut être très autodidacte pour explorer toutes les possibilités qu’offre cet instrument de travail. Cette dernière a eu la chance d’être dégagée de ses fonctions afin d’aller préparer du matériel à la Commission scolaire. « C’est beaucoup de recherches et de manipulations et, en travaillant à temps plein, c’est pratiquement impossible d’y arriver. » Nathalie et ses collègues ont créé une communauté de partage afin que les enseignants des différentes écoles puissent s’échanger les activités qu’ils préparent plutôt que de faire les choses chacun de leur côté. Une belle initiative, qui ne récolte cependant pas le succès espéré. « Je ne pense pas que ce soit assez connu pour que les gens fournissent suffisamment de matériel », précise-t-elle.

Présentations animées, corrigés des exercices, liens menant à Internet, tirage au sort… les multiples fonctions qu’offre le tableau interactif changent la façon d’enseigner, mais ne sont pas encore exploitées à leur pleine capacité. « Les possibilités sont beaucoup plus grandes, mais je ne peux pas aller trop en profondeur, avec l’intégration de tous les liens internet, dans toutes les activités que je prépare; ça me prendrait trop de temps », dit Nathalie.

Des outils à développer

Malgré les nombreuses heures qu’elles doivent investir pour utiliser pleinement le tableau interactif, Nathalie Roy et Mélanie Smith ne retourneraient pas en arrière. Toutes deux caressent le rêve de voir apparaître des sites de référence complets, permettant l’accès facile à des exercices appropriés à leur programme d’enseignement. Elles aimeraient également avoir des formations régulières afin de se tenir à jour et d’apprendre tous les secrets de ce gadget qui fait de plus en plus d’adeptes.

Par Julie Chaumont

Source : inspiremag.ca