Samuel Thibault
Mai 2007. André Boisclair vient de démissionner. Gilles Duceppe annonce ses intentions de briguer la chefferie du Parti québécois. Mais surprise, Pauline Marois veut aussi revenir et à peine 24 heures plus tard, le chef du Bloc lui donne son appui inconditionnel. « Ce sera Pauline à Québec et Gilles à Ottawa. » Bon. Aujourd’hui, deux années ont passé. Gilles est toujours à Ottawa, là où il n’y a rien de bien nouveau sous le soleil. On sait qu’il y aura des élections en automne et que le Bloc sera encore bien présent. Wouhou. Pauline elle ? Après s’être assise dans le siège de chef de l’opposition officielle pour un bon moment, son plus gros morceau, François Legault, quitte la politique. Voilà probablement la dernière chose que souhaitait la chef du PQ. Politicien vedette, adulé par ses partisans et reconnu par ses opposants, François Legault a su maintenir une solide réputation. Simple question comme ça. Où seriez-nous, à l’heure actuelle, si Pauline avait laissé place à Gilles lors de cette journée fatidique de mai 2007? Jean Charest serait-il aussi à l’aise avec Duceppe comme chef de l’opposition?
Au fait, M. Charest serait peut-être bien en train de s’acclimater lui-même à ce poste, qui sait? Et à Ottawa, est-ce que le Bloc serait à ce point en déroute? La politique est un jeu d’échecs. Il faut savoir placer ses pièces au bon endroit pour maximiser les forces de chacun. Aujourd’hui plus que jamais, Pauline Marois doit se questionner, et ce même si à l’époque on la donnait favorite. Chose certaine, malgré plusieurs gestes malhabiles et dossiers épineux, les libéraux de Jean Charest passeront d’agréables vacances.