La première était qu’il m’explique en détails comment tout fonctionnait. La deuxième était de garder l’évaporateur sur place durant les deux premières années. Il a accepté, et c’est là que tout a débuté. » C’est à partir de ce moment que René Fournier a commencé à entailler les érables de ses voisins. Aujourd’hui, l’homme récolte l’eau d’érable sur 300 entailles chez quelques dizaines de citoyens, notamment à Carignan et Chambly. Il transforme ensuite sa récolte en sirop grâce au même évaporateur acheté il y a une décennie. Depuis ce temps, il a toutefois établi son évaporateur dans une cabane sur son terrain de l’Île Demers. Avec le prix exorbitant du sirop d’érable dans les marchés d’alimentation actuellement, la pratique de René Fournier est grandement appréciée par les citoyens qui lui donnent le droit d’entailler leurs érables en échange de sirop. « C’est toujours agréable de le voir aller », mentionnait hier Claude Frenette, citoyen de Chambly. « On est à la merci de la température. Il faut que ça gèle la nuit et ça dégèle jour. Mais depuis trois jours, ça coule. C’est le début de la saison », de conclure hier René Fournier, enthousiaste.
Du sirop coule dans ses veines
Depuis plus de dix ans maintenant, le Carignanois René Fournier, conseiller municipal, entaille des érables chez des citoyens de la région. Pour les remercier, M. Fournier leur remet le fruit de ses efforts : du sirop maison, fabriqué avec passion.
« Je ne suis pas là pour récolter quelque revenu que ce soit. Je fais cela par passion, par pur plaisir. À mon âge, cette pratique me permet de profiter du beau temps en accomplissant quelque chose que j’aime. Ce n’est pas un commerce. C’est très artisanal », lance l’homme au bout du fil. Après avoir travaillé pour un concessionnaire automobile pendant 37 ans, René Fournier, qui demeure sur l’Île Demers, a eu l’idée de se lancer dans la production de sirop d’érable il y a un peu plus de dix ans. « Un résident de l’île produisait du sirop à petite échelle grâce à un évaporateur personnel. Un jour, alors que j’arrêtais chez lui pour me procurer un peu de sirop nouveau, l’homme en question m’a dit qu’il ne savait que faire de son évaporateur le jour où il ne serait plus là. C’est là que j’ai décidé de lui acheter le tout, à deux conditions.