De Catherine à Sainte
Il faut remonter au début des années 300 à Alexandrie en Égypte, pour retracer la légende de Catherine d’Alexandrie, la fille d’un roi du nom de Costus. Assez belle et âgée d’à peine dix-huit ans, elle a refusé l’offre de mariage de l’empereur Maxence. Celui-ci étant froissé de la réponse, la fit exécuter. Il n’était pas habitué au refus il faut croire. Elle aurait été consacrée Sainte grâce à un miracle impliquant des anges, un vol vers le mont Sinaï et une dépouille restée intacte pendant quatre siècles. Il faut en effet être responsable de non moins de trois miracles pour être admis dans le club sélect de la sainteté. Avis aux intéressés. Dès le Moyen Âge elle est devenue la protectrice des jeunes filles célibataires, des barbiers, des fileuses de laine, des philosophes.
Les Catherinettes
Vers le 16e siècle, la fête de la Sainte-Catherine est étroitement liée aux Catherinettes. La tradition voulait au départ que les jeunes femmes célibataires de 25 ans et plus changent la coiffe de la statue de Sainte-Catherine. Avec le temps, elles ont commencé à porter des chapeaux extravagants, notamment de couleur verte, pour symboliser leur ouverture à trouver un mari. L’ancêtre de nos applications de rencontre?
*Fais vécu par l’auteur en 1981 dans la classe de Francine.
Les origines de la tire
La tradition de faire de la tire à la Sainte-Catherine est quant à elle bien d’ici, bien que la fête elle-même soit aussi populaire en Europe. L’histoire raconte que Marguerite Bourgeois en aurait eu l’idée. Elle aurait ouvert sa première école en Nouvelle-France le 25 novembre 1658 et pour attirer les jeunes amérindiennes dans ses classes, aurait décidé d’offrir de la tire. Si vous avez envie de faire revivre cette tradition ce week-end, nous vous avons reproduit ici la recette de nos grands-mères.
INGRÉDIENTS
250 ml de sucre
250 ml de cassonade
125 ml de sirop de maïs
125 ml de mélasse
125 ml d'eau
15 ml de vinaigre blanc
60 ml de beurre salé
2,5 ml de bicarbonate de soude
Papier ciré
PRÉPARATION
Dans une casserole à fond épais et bien beurrée, mettre le sucre, la cassonade, la mélasse, le sirop de maïs, l’eau et le vinaigre.
Cuire jusqu’à 125 °C (260 °F) puis retirer du feu.
Incorporer le bicarbonate de soude et le beurre.
Verser le mélange dans un plat en vitre (pyrex) beurré.
Dès que la tire est assez refroidie pour être maniée, l’étirer vivement jusqu’à ce qu’elle perde son lustre.
S’enduire les mains d’une légère couche de beurre. Répéter au besoin.
Couper en petits bouts avec des ciseaux beurrés et envelopper dans du papier ciré.