C’est que les conditions sont présentement idéales pour la production de sirop. Des nuits de gel suivies de journée de dégels permettent le début de cette saison très attendue pour notre région. Une grande quantité d’érablières, traditionnelles et commerciales sont situées en Montérégie. Plus près de nous, il est facile d’en trouver à Richelieu, Marieville et Mont St-Grégoire.
Toutefois, Chambly et Carignan profitent de cette saison de manière beaucoup plus artisanale. Beaucoup de gens qui circulent sur les rues de ces municipalités peuvent apercevoir des entailles, des chalumeaux et des chaudières accrochées aux érables de certains terrains privés depuis déjà deux semaines. Comme chaque année, le conseiller municipal de la ville de Carignan, René Fournier, récolte la sève d’érable de certains propriétaires de terrains en leur proposant de les payer en sirop d’érable. Au prix de cette denrée maintenant hors de prix, c’est avec grand plaisir que ces derniers acceptent la proposition printanière de M. Fournier. Cette année, René Fournier a entaillé les érables de ses voisins beaucoup plus tôt que les années précédentes. Aujourd’hui, l’homme récolte l’eau d’érable sur 300 entailles chez quelques dizaines de citoyens. Il transforme ensuite sa récolte en sirop grâce à un évaporateur acheté il y a une décennie. L’instrument est installé dans une cabane située sur son terrain de l’Île Demers. C’est uniquement après l’évaporation que l’eau devient plus consistante et donne naissance au sirop d’érable. Il faut entre 35 et 40 litres d’eau d’érable pour obtenir un litre de sirop. Il est important d’atteindre le juste niveau d’évaporation, car si le sirop est trop dense, il cristallisera; par contre, s’il est trop liquide, il risque de fermenter.
Pour tous ceux qui n’ont pas la chance de connaître personnellement M. Fournier, sachez que les érablières sont ouvertes depuis la fin du mois de février et la saison devrait se poursuivre jusqu’aux derniers jours d’avril.