Cette banale bactérie qui colonise le système digestif de tous les animaux à sang chaud, avec lesquels il vit ordinairement en symbiose, offre un double visage. D’un côté, on trouve des souches bénéfiques qui constituent la microflore intestinale qui sont indispensables à la digestion, car elles dégradent les aliments et synthétisent les vitamines. De l’autre, la famille E. coli compte des membres redoutables, comme les fameuses salmonelles ou l'agent de la peste, yersinia. Ces souches ennemies peuvent provoquer diarrhées, gastro-entérites, infections urinaires, méningites et septicémies; elles sont responsables de dizaines de milliers d'infections et de plus d'une centaine de morts chaque année dans le monde.
Au cours des derniers jours, les chercheurs allemands se sont associés à un laboratoire chinois pour décrypter le génome du micro-organisme O104:H4, responsable de l'épidémie actuelle. Ce dernier est le résultat d'une fusion entre deux bactéries: E. coli entérohémorragique O104 (Ehec), qui est très virulente, et EAEC 55 989, souche bactérienne connue pour provoquer des diarrhées graves. Cette bactérie
entraîne une chute des globules rouges et des plaquettes, ainsi que des atteintes rénales. La souche O104:H4 résiste à tous les antibiotiques connus. Un médicament jusque-là destiné à traiter une maladie rare du sang, le Soliris, pourrait se révéler efficace.
Source : lexpress.fr