Son but? Se rendre au sommet du Mont Washington, le plus haut sommet de l’est de l’Amérique du Nord avec ses 1916 mètres d’altitude. Il est dans l’état du New Hampshire et est traversé par le sentier des Appalaches. C’est un mont qui peut être très dangereux, car de très grands vents et de très mauvaises températures ont été recensés à son sommet. Il est important de bien se préparer à une expédition du genre parce qu’on peut rapidement se retrouver dans des situations précaires. À ces altitudes, la météo change très rapidement et la température peut descendre considérablement, même durant la saison estivale. Mais Marie-Ève et son ami ont fait leurs devoirs.
La préparation était plutôt simple : une tente, un sac de couchage, des bonnes bottes et de la motivation. Des recherches sur le sentier, sur les dangers spécifiques à l’expédition, les points de ravitaillement et les abris disponibles le long du parcours étaient nécessaires. « Nous étions armés d’une bonne trousse de premiers soins et d’un téléphone satellite en cas de pépins. » explique-t-elle.
« Lors du départ, un dernier regard à nos proches venus nous accompagner jusqu’au sentier, et l’aventure commençait. Enfin, on se retrouvait seuls (pas tout à fait, le sentier est assez achalandé) face à nous-mêmes. Nous avons marché, marché et marché encore jour après jour. Autant cela peut paraître ennuyant et répétitif pour certain, j’y ai pris goût chaque jour un peu plus. Différents arbres, différentes montagnes, différentes espèces, différentes rencontres rendaient chaque journée intéressante. » ajoute-t-elle.
« Nous avons rencontré plusieurs personnes lors de notre séjour sur le sentier. Plusieurs d’entre elles s’étaient lancées pour la grande aventure et marchaient le sentier au complet (plus de 3500 km, il s’étend de la Géorgie jusqu’au Maine. Pour le marcher en entier il nécessite entre 5 et 7 mois de randonnée). Nous les croisions sur le chemin, on s’arrêtait pour une petite jasette, un petit mot d’encouragement et c’était reparti. Pas question d’ignorer les passants lorsqu’on se promène sur le sentier, ici tout le monde se salue, discute et s’entraide. Après tout, nous sommes tous dans la même aventure! »
Mais qu’en est-il de l’équipement à apporter avec soi lors d’une pareille randonnée? Marie-Ève Lebel, qui complète présentement un baccalauréat en Plein air et tourisme d’aventure, savait quoi faire : « Lorsque nous sommes en randonnée, tout ce que nous possédons tient dans notre sac à dos, le but étant toujours d’avoir le sac à dos le plus petit et le plus léger possible, mais de vivre confortablement quand même. On s’étonne souvent du peu de matériel nécessaire pour arriver à cet exploit. Tout ça permet de remettre les choses en perspective. Une tente, un sac de couchage, des vêtements adaptés et un moyen pour cuisiner suffisent pour vivre pendant plusieurs mois en randonnée. On se rend compte par la suite de tout ce qui est superflu dans nos vies, tout ce qui nous semble si utile, mais qui au fond, ne l’est pas vraiment.»
En ce qui concerne l’aspect humain d’une telle aventure, Marie-Ève Lebel considère avoir beaucoup appris : « C’est tellement bénéfique de se sortir des ses petits problèmes, de son quotidien pour voir plus loin et se rendre compte à quel point nous sommes choyés. En revenant de cette expédition, j’ai réalisé que ce que je croyais être des problèmes insurmontables n’étaient en fin de compte que de petites montagnes que je devais gravir comme je venais de le faire pendant ces trois semaines de randonnée. Cette expédition a été bénéfique pour mon corps, mais aussi pour mon esprit et mon moral. J’ai fait beaucoup d’activité physique, je me suis dépensée, tout en réalisant que la vie est une longue randonnée avec des sommets et des vallées, des moments forts, des moments difficiles, mais qui, une fois arrivé au bout, nous rendent tellement fiers de tout ce que nous avons accompli pour se rendre ou nous en sommes. » a-t-elle conclu le sourire aux lèvres.
jeudi, 09 décembre 2010 00:00
Une Richeloise sur le sentier des Appalaches
Chacun de nous passe par des moments de remise en question, de doute, de réflexion. Des moments où on sent le besoin de se mettre au défi, de voir jusqu’où nous sommes capables d’aller. Marie-Ève Lebel, une Richeloise de 25 ans, a passé par un de ces moments. Afin de se mettre au défi, elle s’est attaquée au fameux sentier des Appalaches du 14 août au 5 septembre dernier.
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