mardi, 19 octobre 2010 01:00

Les ados qui vivent sans pères

En particulier pour les garçons, le père absent influence la trajectoire comportementale et selon des études, ils présenteront plus de troubles du comportement à l’adolescence. Puisque le modèle masculin est essentiel à leur construction de soi, cette figure parentale est importante tant au niveau de l’autorité qu’au niveau du développement sexuel. Ce rapport avec le père apporte une complicité et une expérience différente. La fille tout comme le garçon ont besoin d’une proximité avec le père qui se fera par des échanges davantage verbaux. L’adolescente expérimente sa féminité et son pouvoir de séduction. Souvent ces ados en mal de pères vont développer des relations plutôt détachées avec les adultes.

Pour se développer de manière harmonieuse, l’enfant a besoin de se nourrir de la fermeté d’un père pour devenir équilibré dans ses relations affectives ou émotionnelles. Les séparations diminuent le fait de profiter de ces deux facettes éducatives. S’il n’y a pas de carence d’autorité ou que la fonction structurante d’un père est assurée, il n’y a pas lieu de trop s’inquiéter. Ce qui est bien souvent peu le cas pour une mère seule qui élève son enfant, ce qui entraîne donc plus de difficultés à l’adolescence surtout chez le jeune garçon.   L’adolescence représente une période de confusion et c’est souvent avec le père qu’il s’identifie à un repère indépendant et son autorité stabilise l’équilibre psychoaffectif.
Il faut savoir que 50% de la délinquance provient de jeunes qui vivent seuls avec leur mère. Cette faille du père manquant en est la cause. Les ados sont à un âge ou le besoin de stabilité et d’idéaux est indispensable à leur identité et ils évoluent dans un contexte sans repères paternels.
Pour éviter que l’enfant présente des troubles caractériels et comportementaux profonds à l’adolescence, il est important de trouver dans l’entourage des référents masculins stables capables de combler, à leur façon, l’absence du père.  Pour se développer sexuellement, le jeune a aussi besoin de relations avec sa mère, mais aussi de s’ouvrir à la différence. Si le père est absent, la présence d’un autre homme de la famille peut rééquilibrer, l’aider à se détacher de sa mère et à vivre sa masculinité. C’est la même chose pour une fille qui apprendra à s’identifier comme une femme à travers ces repères masculins. Les filles dont les pères sont absents démontrent plus de méfiance ou de défiance continuelle dans leurs relations de couple. Surtout si les séparations ont été vues comme étant douloureuses. Cette manière de voir l’homme posera de graves problèmes d’identification, de rejet, de conduites parfois marginales ou homosexuelles. Bien que le mal de père reste un phénomène connu, bien souvent, les ados réussissent à vivre avec cette faille, à composer avec l’absence du père et ils finissent par supporter l’adversité.