jeudi, 04 décembre 2008 19:00
Harper aurait-il tout prévu ?
La coalition Dion-Layton-Duceppe est l’une des histoires les plus palpitantes que le parlementarisme canadien aura vécues depuis des lunes. Si les Québécois se sont montrés plutôt favorables à cette idée, la marmite est sur le point d’exploser dans le Rest of Canada. Cette semaine, des échos de Toronto m’ont confirmé que l’idée de voir le Bloc, un parti séparatiste, faire partie du gouvernement, est en train de rendre les Canadiens hors Québec complètement dingues. On condamne la volonté des libéraux de s’engager à soumettre au Bloc l’approbation de toutes les actions prises à Ottawa. L’idée de voir Stéphane Dion diriger tout ça leur est d’autant plus inquiétante. Surtout que le grand perdant de la dernière élection n’a plus rien à perdre. Comme s’il ne pouvait tomber plus bas. Comme s’il ne pouvait plus nuire à la popularité de son parti. Ça pourrait être surprenant. Car les libéraux ont énormément à perdre au sein de l’opinion publique avec cette histoire. C’est déjà commencé. Leur volonté de s’allier avec le Bloc est déjà considéré comme une trahison.
Au fond, la question n’est pas si absurde : Stephen Harper aurait-il pu prévoir toute l’affaire, ne croyant pas aux chances de la coalition de prendre véritablement le pouvoir ? Après tout, Harper a obtenu la prorogation de la session parlementaire et la popularité des libéraux a pris une claque. Et peu importe ce qui se passera, les conservateurs pourront répéter qu’ils sont les défenseurs de l’unité nationale et ça leur servira. Et dire que tout ce que le Premier ministre aura eu à faire, c’est d’ignorer les demandes de l’opposition…Samuel Thibault
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Humeur