Vous avez peut-être déjà lu cette série de livres qui s’intitule Bouillon de poulet pour l’âme. Le concept est fort simple, sous forme anecdotique, des centaines d’histoires qui réchauffent le cœur sont relatées aux lecteurs qui ne demandent pas mieux que de boire ce réconfortant bouillon. Cette semaine, à travers l’horreur de l’inenviable situation en Haïti, les médias, comme les journalistes, avaient certainement envie, de temps à autre, de sortir de l’enfer des décombres, des cadavres, des handicapés et des mutilations pour se concentrer sur ce que la vie peut apporter de plus beau. C’est notre façon à nous, humains, d’accepter l’inacceptable. Toute la semaine, nous avons été témoins de miracles qui nous réchauffent le cœur. Benito Revolus, retrouvé vivant à Port-au-Prince, a passé cinq jours sous les ruines, cloué au sol par un pied de lit. Une fillette âgée d’à peine 22 jours a été retrouvée vivante dans les décombres de Jacmel.
Que dire de ces militaires qui témoignent sur le terrain et qui sont fiers d’affirmer haut et fort qu’ils ont finalement l’impression de faire la différence pour venir en aide à des gens qui en ont besoin: «Je pense que pour n’importe quel militaire, la mission qui va se produire maintenant, c’est comme l’accomplissement de la meilleure, si on veut, des missions côté humanitaire. Ça fait beaucoup plus de bien à la planète, si on veut », a laissé tomber de manière un peu maladroite, mais tellement vraie, un soldat québécois. Après avoir pris conscience de la fragilité de l’Homme, il faut maintenant prendre conscience de sa grande force qui s’évalue à sa capacité à se relever.
Guylaine Lebel