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jeudi, 09 avril 2020 10:00

Les paramédics face à la pandémie de la COVID-19

Patrick Dufresne, paramédic vêtu des équipements de protection afin de ce protégé de la COVID-19 (Photo: courtoisie) Patrick Dufresne, paramédic vêtu des équipements de protection afin de ce protégé de la COVID-19 (Photo: courtoisie)

Patrick Dufresne est un paramédic depuis de nombreuses années. Il est également un résident de la ville de Chambly. Il exerce présentement son métier à Montréal.

Le Chambly Matin l’a contacté afin de connaitre les situations auxquelles il doit faire face tous les jours, dans le cadre de son travail.

 

Est-ce que vous jugez que ces mesures émises par le gouvernement sont suffisantes ?

« Les mesures mises en place par le gouvernement sont décidées grâce aux données scientifiques, il est donc primordial de les respecter et de ne pas les prendre à la légère. Une vaste majorité de gens suivent les directives, mais il y en a encore beaucoup trop qui ne les prennent pas au sérieux et qui prennent des risques de se contaminer ou de propager le virus. Il ne s’agit pas d’une simple grippe, comme certains le prétendent. »

 

Dans votre quotidien de paramédic, quelles sont les précautions que vous devez prendre lors de vos interventions ?

« Nous devons considérer que le risque est présent partout, afin de ne pas être pris au dépourvu. Notre travail est essentiel et il ne faudrait pas qu’un grand nombre de paramédics se retrouvent en isolement préventif ou contaminé. Depuis que la transmission se fait maintenant de façon communautaire, nous devons porter un masque chirurgical, des lunettes et des gants. Lorsque nous arrivons sur les lieux d’une intervention, nous demandons aux gens de rester à l’intérieur de leur domicile et que les autres personnes présentent garde une distance d’au moins deux mètres. Avant de nous approcher du patient, nous allons poser plusieurs questions afin de savoir s’il peut être porteur de la COVID-19 ou à risque. Dans l’affirmative, nous devrons nous retirer afin de vêtir d’autres équipements de protection, tels une jaquette de protection et un masque N-95 ou à capsule. Nous devons également faire très attention à nos manipulations afin de ne pas contaminer inutilement des zones ou des équipements. »

 

Selon vous, est-ce que les paramédics ont suffisamment d’équipement de protection afin de faire face à la crise de la COVID-19 ?

« Nous avons actuellement les équipements nécessaires à nos interventions, ainsi qu’une réserve de quelques jours. L’approvisionnement est cependant fragile, tout comme dans les hôpitaux. Il faut donc utiliser judicieusement afin de ne pas mettre en péril l’inventaire. Certaines régions se sont munies d’équipes spécialisées qui interviendront spécifiquement sur des cas suspectés ou confirmés afin de diminuer les risques. Ces derniers sont spécifiquement formés pour vêtir et retirer les équipements de protection sans compromettre leur sécurité. »

 

Selon vous, est-ce que les gens disent majoritairement la vérité concernant leurs symptômes liés à la COVID-19 ?

« Parfois, sans mauvaise intention, des gens vont oublier de nous mentionner des informations qui peuvent compromettre la santé des paramédics. Peu importe votre état de santé, les paramédics vous viendront en aide. Les bonnes informations leur permettront d’utiliser les bons outils afin de protéger tout le monde. Comme la transmission ne vient plus seulement des voyageurs, une personne malade de votre entourage peut vous l’avoir transmis. Il est donc primordial de répondre adéquatement aux questions qui vous sont posées lors de votre appel au 9-1-1 ou lors de l’arrivée de l’ambulance. »

 

Est-ce que vous avez dû faire face à une situation qui aurait pu mettre votre santé en danger à cause de l’omission de symptômes relier à la COVID-19 ?

« Une personne ayant demandé notre aide en communiquant avec le 9-1-1, en panique, s’est précipitée vers nous alors que nous venions de nous stationner. Comme ses symptômes s’appropriaient à ceux du COVID-19, nous devions d’abord vêtir nos équipements de protection. Nous avons dû lui demander de retourner à l’intérieur de son logement, pour notre sécurité, pour la sienne ainsi que les autres citoyens à proximité. Nous demandons donc aux citoyens de ne pas venir à notre rencontre, mais de plutôt attendre qu’on se présente à vous afin de travailler de façon sécuritaire pour tous. »

 

Quel message vous aimeriez passer à la population en cette crise sanitaire ?

« Je réitère qu’il est primordial de suivre à la lettre toutes les consignes dictées par la santé publique. Ceux-ci peuvent changer chaque jour, alors restez informés des directives. Cette période peut s’avérer difficile pour plusieurs d’entre vous, mais le respect des règles permettra de revenir plus rapidement à une situation normale. Si vous avez à sortir à l’extérieur pour prendre un peu d’air ou pour des besoins essentiels, gardez toujours une distance d’au moins deux mètres des autres personnes qui ne vivent pas avec vous. Toussez ou éternuez dans votre coude et lavez plusieurs fois par jour vos mains avec du savon, surtout lorsque vous rentrez de l’extérieur. Si vous avez des inquiétudes sur votre santé, vous pouvez communiquer avec votre médecin de famille ou votre clinique médicale, en plus du 8-1-1 qui répondre à la majorité de vos interrogations. »

« Si jamais vous avez des symptômes qui pourraient s’apparenter à ceux du COVID-19, appelez la ligne INFO-COVID au 450-644-4545. Dans le cas où votre santé requiert une intervention d’urgence, composez le 9-1-1. Mis à part quelques cliniques qui offrent le test de dépistage sans rendez-vous, la plupart requièrent un rendez-vous. À moins de nécessité essentielle, il est préférable que vous restiez à la maison jusqu’à ce que la situation se résorbe. »

 

 

Texte de Mathieu Tye