Cette attitude est comparable à celle des anorexiques ou des boulimiques, à la différence près que ceux-ci se braquent sur les quantités, alors que les orthorexiques ne sont obnubilés que par la qualité. Pour lui, manger, c’est se soigner, et tout aliment est un alicament. Le goût, le plaisir apparaissent secondaires. Sa recherche de sain le conduit à écarter bon nombre d’aliments qu’autrefois il considérait comme savoureux, mais qu’il conçoit désormais comme des poisons. Son alimentation épurée a tendance à l’éloigner de sa famille, de ses amis, qui eux continuent de s’empoisonner. L’orthorexique consacre plusieurs heures par jour à réfléchir à son régime. Écarter les additifs, les conservateurs, les colorants, la malbouffe produite par une industrie agroalimentaire. L’orthorexique est persuadé que tout ira bien s’il parvient à se nourrir idéalement, en préservant sa pureté corporelle sans jamais déroger. Il est souvent végétarien, végétalien, granivore, crudivore, hygiéniste ou macrobiotiste. L’orthorexique erre, à la recherche du régime idéal. Ce n’est donc pas la volonté de manger sain en soi qui est pointée, mais la démesure de ce comportement, qui vire à l’obsession. On aurait tort de prendre les orthorexiques à la légère, car ils ne rigolent pas. Comme pour tout ce qui concerne le régime alimentaire, la modération est essentielle. Les changements doivent avoir lieu progressivement, de manière à respecter les goûts et le style de vie de chacun. Manger sain suppose un effet positif sur la santé, mais ne doit pas s’accompagner d’une perte de la joie de vivre ni de la convivialité.
mercredi, 22 septembre 2010 01:00
L’orthorexie ou l’obsession du sain
Les personnes obnubilées par le dogme de « l’alimentation saine » sont en train de développer une nouvelle pathologie de l’alimentation. D’après l’Association suisse de l’alimentation, cette nouvelle obsession nutritionnelle, dénommée « orthorexia » ou «orthorexie nerveuse » – du grec « ortho » qui signifie correct et « orexis » qui signifie appétit – atteint des proportions alarmantes. Si l’orthorexique craque pour un aliment « interdit », il se sent coupable et souillé. Il se sent obligé de s’autopunir en durcissant sans cesse ses règles alimentaires ou en pratiquant l’abstinence.
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