Manchettes locales
Les Misérables
Imaginez. Vous êtes un athlète aux Jeux Olympiques de Vancouver, en 2010. Dans une discipline individuelle. Vous remportez la victoire, devant les vôtres. Vous montez sur la plus haute marche du podium. C’est la gloire. À la télé, dans les journaux, dans votre entourage, tout le monde veut un peu de vous. Le moment auquel vous aviez toujours rêvé. Mais à l’intérieur, c’est le vide le plus total. Ç’a été trop facile. Vous ressentez que la majorité de vos concurrents ont consenti dix fois plus d’efforts que vous. Pourtant, la médaille en or, c’est vous qui l’avez. Un profond malaise s’empare de votre intérieur. Vous souriez modestement mais au fond, vous voudriez fondre en larmes. Parce que vous vous rendez compte, soudainement, que vous n’aurez jamais l’occasion de vivre le moment tant attendu.
Le cheminement déraisonnable
Douloureux septembre
Septembre remémore des souvenirs fort déplaisants depuis l’arrivée du nouveau millénaire. D’abord le 11 de l’an 2001, alors que l’irréel s’est produit. Il y aussi la date d’hier, le 13, quand Kimveer Gill est entré au collège Dawson avec une arme et a tiré dans toutes les directions. C’était il y a un an. On se rappelle aussi le 30 septembre 2006, alors que le viaduc de la Concorde s’effondrait et tuait cinq personnes à Laval. À première vue, bien peu de liens peut-on tracer entre ces trois événements, outre le moment dans l’année où ils sont survenus. Dans certains cas, c’est la haine qui a guidé l’acte. La faiblesse de la vengeance et les erreurs du passé. Dans un autre cas, on pourrait parler d’une terrible malchance et, on le découvrira plus tard, peut-être de négligence.
Un honneur bien mérité
Bob Gainey et Larry Robinson verront donc leurs numéros 23 et 19 retirés et rejoindre les plus grands noms du Canadien de Montréal. Ainsi soit-il. Alors que la majorité approuve ce choix, certains critiquent et argumentent qu’il y a trop de numéros retirés, à présent. Foutaise. Quand une équipe remporte 24 coupes Stanley et que la deuxième à ce chapitre n’en a que 13, quand une équipe qui ne fait pas les séries une année et qu’elle vend quand même en cinq minutes tous ses billets pour la prochaine saison parce qu’elle profite encore aujourd’hui de son passé glorieux, c’est qu’il y a des hommes derrière tout ça. Il n’y en pas qu’un, ni deux, ni trois. Il y en a des dizaines et des dizaines. Bien sûr, on ne pourrait tous retirer leurs numéros. On devra laisser de côté les Lapointe, Tremblay, Lemaire et compagnie. .
Fabulations estivales
29 juin, comment ne pas apprécier la venue du mois le plus chouchou de tous : juillet. En cette dernière édition écrite du Chambly Matin avant la fin du mois août, permettons-nous de fabuler, un peu, sur ce qui marquera le merveilleux monde médiatique cet été. En fin-août, il aura fait très chaud et très beau, tellement que certains auront déjà hâte à l’hiver. En fin-août, le PQ de Pauline aura 15% d’avance sur le PLQ de Jean, qui deviendra bientôt le PLQ de Philippe. En fin-août, l’armée américaine sera toujours en Irak et le peuple américain, lui, grondera, toujours. En fin-août, un projet d’envergure tel que celui du Cirque du Soleil voudra s’installer à Montréal. On sera tout excité au départ mais finalement, on sera trop peureux, pour faire changement.
« Son où mais fôtes ? »
Alors comme ça, des fonctionnaires du ministère de l’Éducation ont proposé de cesser de comptabiliser les fautes d’orthographe et de grammaire lors des épreuves uniformes collégiales, pour mettre fin à cette approche qu’ils jugent trop « punitive ». Ah ! Pauvres étudiants, il ne faudrait surtout pas leur faire de la peine en barbouillant leur rédaction en gros crayon rouge. Non, à la place, il faudrait mieux leur dire à chacun : « dans l’ensemble, tu as fait un bon travail, mon grand », sans même leur expliquer où ils ont bien fait et où ils se sont carrément plantés. Voyons, il ne faudrait surtout pas les froisser, nos pauvres étudiants. Il ne faudrait surtout pas leur apprendre que l’apprentissage passe par les erreurs. Ça serait bien trop risqué, voyons !