Manchettes locales
La ballade du Jean heureux
Est-ce moi qui dérape ou est-ce une promenade dans le parc par un beau dimanche après-midi, a walk in the park, pour Jean Charest depuis quelques mois ? Qui sait si l’homme en est à ses derniers pas en politique mais quoiqu’il en soit, ce sont des jours plutôt glorieux pour le premier ministre du Québec dans un contexte beaucoup plus stable que prévu à l’Assemblée nationale. Car plus d’un après la dernière élection provinciale, on aurait pu s’attendre à une meilleure bataille. On aurait pu s’attendre à ce que l’Action démocratique continue son ascension vers le gouvernement en la présence d’un gouvernement minoritaire fragile et d’un deuxième parti d’opposition qui ne semblait plus savoir dans quelle direction regarder. On aurait aussi pu s’attendre à une lutte à trois suite à un redressement du PQ et des sondages qui auraient placé nez-à-nez « les trois solitudes » québécoises. Non. Au lieu de ça, l’ADQ est en déroute, pendant que le PQ ne compte plus les brebis égarées. C’est la ballade du Jean heureux. Le Jean qui se la joue facile et qui veut la finir en beauté.
La fin du catholicisme québécois
Que retiendrons-nous de la Commission Bouchard-Taylor ? On le saura dans quelques années. Lorsque les accommodements raisonnables ne feront plus les manchettes. Lorsque le crucifix aura disparu de l’Assemblée nationale. Ce qu’il faut retenir, du moins pour le moment, c’est que le rapport encourage la neutralité et la laïcité absolue de l’État, de concert avec la liberté essentielle de chaque individu d’affirmer sa foi, même en public. Les recommandations sont ainsi fondées sur beaucoup de cas par cas et les minorités immigrantes, selon le rapport, sont en droit de demander l’accès à certains locaux, certains services, pour pouvoir pratiquer leur foi. En même temps, les institutions ne sont pas tenues de leur fournir. Les minorités, ainsi, devront accepter qu’on ne puisse acquiescer à leurs demandes, faute de ressources. Les institutions, par contre, devront tenter de trouver des compromis, si ressources il y a. Bref, un point pour la laïcité étatique, et un point pour les minorités religieuses, qui pourront toujours faire des demandes. Le grand perdant ? Le catholicisme, sans aucun doute. Cette relique du passé à laquelle on a tourné le dos après la Révolution tranquille, cette religion qui disparaîtra au fur et à mesure que se videront nos vieilles églises.
Obama et Hillary inspirent
Il faut donner une chose aux Américains : ils ont de bons politiciens. Franchement, avouez que vous seriez plus portés à vous peinturer le visage aux couleurs d’Obama ou de Clinton si vous habitiez aux États-Unis qu’aux couleurs de Stéphane Dion, Stephen Harper ou Gilles Duceppe, au Canada. Est-ce que ce sont les politiciens américains qui sont plus charismatiques ou nos politiciens qui manquent de mordant ? Un peu des deux. Reste que dans le cas d’Obama, qui devrait d’ailleurs devenir le prochain Président, on a quasiment l’impression de revivre l’époque où les beaux discours de John F. Kennedy et Martin Luther King faisaient vibrer les foules. Certes, la fibre patriotique américaine joue pour beaucoup dans cette grande fête politique, reste que les candidats sont de qualité cette année, particulièrement du côté démocrate. Seul problème par contre : Dans l’éventualité qu’Obama remporte l’investiture, les partisans d’Hillary seront-ils portés à aller de l’autre côté de la clôture, avec les Républicains, que les partisans d’Obama, si Hillary remporte la victoire ? Un seul danger guette le clan démocrate et c’est la division. Le perdant de la course à l’investiture devra marcher sur son orgueil et se rallier à l’autre candidat, sinon ça pourrait mal tourner.