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Manchettes locales

jeudi, 29 mai 2008 20:00

La ballade du Jean heureux

Est-ce moi qui dérape ou est-ce une promenade dans le parc par un beau dimanche après-midi, a walk in the park, pour Jean Charest depuis quelques mois ? Qui sait si l’homme en est à ses derniers pas en politique mais quoiqu’il en soit, ce sont des jours plutôt glorieux pour le premier ministre du Québec dans un contexte beaucoup plus stable que prévu à l’Assemblée nationale. Car plus d’un après la dernière élection provinciale, on aurait pu s’attendre à une meilleure bataille. On aurait pu s’attendre à ce que l’Action démocratique continue son ascension vers le gouvernement en la présence d’un gouvernement minoritaire fragile et d’un deuxième parti d’opposition qui ne semblait plus savoir dans quelle direction regarder. On aurait aussi pu s’attendre à une lutte à trois suite à un redressement du PQ et des sondages qui auraient placé nez-à-nez « les trois solitudes » québécoises. Non. Au lieu de ça, l’ADQ est en déroute, pendant que le PQ ne compte plus les brebis égarées. C’est la ballade du Jean heureux. Le Jean qui se la joue facile et qui veut la finir en beauté.

jeudi, 22 mai 2008 20:00

La fin du catholicisme québécois

Que retiendrons-nous de la Commission Bouchard-Taylor ? On le saura dans quelques années. Lorsque les accommodements raisonnables ne feront plus les manchettes. Lorsque le crucifix aura disparu de l’Assemblée nationale. Ce qu’il faut retenir, du moins pour le moment, c’est que le rapport encourage la neutralité et la laïcité absolue de l’État, de concert avec la liberté essentielle de chaque individu d’affirmer sa foi, même en public. Les recommandations sont ainsi fondées sur beaucoup de cas par cas et les minorités immigrantes, selon le rapport, sont en droit de demander l’accès à certains locaux, certains services, pour pouvoir pratiquer leur foi. En même temps, les institutions ne sont pas tenues de leur fournir. Les minorités, ainsi, devront accepter qu’on ne puisse acquiescer à leurs demandes, faute de ressources. Les institutions, par contre, devront tenter de trouver des compromis, si ressources il y a. Bref, un point pour la laïcité étatique, et un point pour les minorités religieuses, qui pourront toujours faire des demandes. Le grand perdant ? Le catholicisme, sans aucun doute. Cette relique du passé à laquelle on a tourné le dos après la Révolution tranquille, cette religion qui disparaîtra au fur et à mesure que se videront nos vieilles églises.

jeudi, 08 mai 2008 20:00

Obama et Hillary inspirent

Il faut donner une chose aux Américains : ils ont de bons politiciens. Franchement, avouez que vous seriez plus portés à vous peinturer le visage aux couleurs d’Obama ou de Clinton si vous habitiez aux États-Unis qu’aux couleurs de Stéphane Dion, Stephen Harper ou Gilles Duceppe, au Canada. Est-ce que ce sont les politiciens américains qui sont plus charismatiques ou nos politiciens qui manquent de mordant ? Un peu des deux. Reste que dans le cas d’Obama, qui devrait d’ailleurs devenir le prochain Président, on a quasiment l’impression de revivre l’époque où les beaux discours de John F. Kennedy et Martin Luther King faisaient vibrer les foules. Certes, la fibre patriotique américaine joue pour beaucoup dans cette grande fête politique, reste que les candidats sont de qualité cette année, particulièrement du côté démocrate. Seul problème par contre : Dans l’éventualité qu’Obama remporte l’investiture, les partisans d’Hillary seront-ils portés à aller de l’autre côté de la clôture, avec les Républicains, que les partisans d’Obama, si Hillary remporte la victoire ? Un seul danger guette le clan démocrate et c’est la division. Le perdant de la course à l’investiture devra marcher sur son orgueil et se rallier à l’autre candidat, sinon ça pourrait mal tourner.

La conseillère de Carignan, Louise Lavigne, a amené cette semaine l’idée d’une gestion municipale sans parti. Une idée qui vaut la peine qu’on y réfléchisse. Personnellement, après quelques réflexions, un constat m’est apparue : Au fond, les partis municipaux, la grande majorité des gens s’en fichent. Avec toutes ces gué-guerres politiques auxquelles on assiste au niveau provincial et fédéral, sommes-nous, en tant que citoyens, réellement préoccupés par ces chicanes de clochers au niveau municipal ? Sommes-nous vraiment intéressés, en tant que citoyens, de savoir quel parti municipal est plus à gauche ou plus à droite, plus progressiste ou plus conservateur ? La réalité, c’est qu’en grande majorité, les citoyens n’en ont rien à cirer de la position idéologique qu’adoptent leurs élus municipaux. Pourquoi ? Parce que tout ce que les citoyens attendent de leur ville, c’est qu’on ramasse leurs ordures, qu’on entretienne leurs rues, qu’on ne les taxe pas trop, qu’on utilise leur argent à bon escient, qu’on combatte la criminalité et qu’on mette de l’avant des politiques environnementales. La majorité, elle se fout bien de savoir quel parti l’a fait. L’important, c’est que ça soit fait.
jeudi, 24 avril 2008 20:00

Casseux de party !

C’était à prévoir. Lundi soir, après la victoire dramatique du Canadien lors du septième et ultime match contre les Bruins, une bande de tatas sont venus assombrir la fête au centre-ville. Des gens qui, pour la plupart, sinon la totalité, n’étaient pas au Centre Bell, mais sortaient plutôt de leur trou comme des opportunistes pour venir faire les cons pendant que les partisans en délire faisaient diversion, bien malgré eux. Et si les gens sont sortis du Centre Bell en criant, en klaxonnant et en faisant agiter leurs drapeaux, tout ce qui a de plus légitime et d’agréable, c’est cette poignée de navets que l’on a retenue dans les journaux. Dommage, parce que cette manifestation de bonheur aurait très bien pu être causée à l’origine par d’autres choses que du hockey, n’importe quel événement rassembleur en fait, et le résultat aurait probablement été le même. Cela dit, message à tous ceux et celles qui assisteront aux prochaines parties au Centre Bell : lorsque vous passerez, vous aussi, près d’une bande d’opportunistes en train de tout démolir, faites-leur donc comprendre, avec prudence, qu’ils nous font passer pour une bande de zoufs.
jeudi, 17 avril 2008 20:00

Les zones grises de l’avortement

Le projet de loi du député conservateur Ken Epp, qui vise à renforcer les peines pour des crimes commis contre des femmes enceintes, a été adopté aux Communes le 5 mars dernier par 147 voix contre 133. Déjà, plusieurs se sont opposés à ce projet, dont la Fédération des femmes du Québec et la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), sous prétexte qu’il s’agit d’un pas de 20 ans en arrière. En fait, ce qui dérange, c’est que le fœtus, quelque soit son stade de développement, soit considéré comme un être humain à part entière, avec un statut légal. Tout ça laisse perplexe, parce qu’au fond, quand on y pense, il n’y a pas de noir ni de blanc, pas de vérité absolu, pas de bien et de mal, dans cette histoire. Je comprend la pensée du député Epp sur le fait que le fœtus soit vivant, mais je comprend aussi bien ceux qui s’opposent à cette idée sur le fait que cette loi s’attaquerait, indirectement, au principe de l’avortement. En fait, la question serait peut-être de savoir : quand est-ce que la vie débute ? Pour certains, ça remonte au stade la cellule. Pour d’autres, ça va aussi loin que lorsque le bébé est prêt à sortir. Entre les deux, une zone grise de neuf mois. Quoi penser ?