Puis vint le temps de déguster le vin élevé en chêne américain. Pleine de préjugés que j’étais, je m’attendais à boire un nectar peu raffiné aux saveurs de copeaux arrachés à la tronçonneuse d’un tronc d’arbre. Comme à l’habitude, le monde œnologique venait de me surprendre.
Il est vrai que le nez était drôlement plus exubérant, plus racoleur. Le café, le tabac, l’anis et le caramel écossais se bousculaient. En bouche, l’astringence d’éclisse de bois escomptée n’est jamais venue. Certes, les tannins étaient légèrement plus fermes, mais toujours souples. Oui, le moelleux d’entrée de bouche était présent, mais il s’estompait pour laisser la place à un vin bien dosé dans ses saveurs de vanilles et de fruits des champs. Le contraste n'était finalement pas si frappant.
C’est là que j’ai décidé de me faire un assemblage maison en mélangeant les deux vins et en brassant le tout d’un tour de verre. Certainement peu raffiné, ce nouveau vin était quand même très funky! Il offrait le meilleur des deux mondes. À l’olfactif, il avait le charme du nez américain alors qu’en bouche, il offrait des subtilités toutes européennes.
Quelle chance cela a été que de pouvoir vivre cette expérience. Cette activité m’a permis de comprendre quel peut être l’influence de l’élevage dans le goût d’un vin et quelles sont les différences. Si vous avez la chance de procéder à une dégustation semblable, allez-y. Plaisir garanti.