Les conseillers Paola Rodriguez, Jean Roy et Serge Gélinas avaient volontairement boudé les séances du 2 et 3 avril dernier, prétextant l’illégalité d’une demande de la Commission des municipalités du Québec (CMQ). Cette dernière avait imposé à l’ordre du jour de l’assemblée 2 avril, que le conseil municipal convoque Denis Lavoie pour qu’il explique la nature de plusieurs dépenses engendrées sur les cartes de crédit de la Ville.
C’est la possible convocation de M. Lavoie par le conseil qui semble avoir motivé les élus du parti Action Chambly à ne pas se présenter ainsi à l’assemblée. « La Commission a déjà convoqué des fonctionnaires, pourquoi elle ne le fait pas pour M. Lavoie? Ce qu’elle fait, c’est nous demander de faire sa job de bras, tout simplement. », a expliqué le maire suppléant Jean Roy.
Le libellé a maintenant été changé et stipule que le conseil «demande» à M. Lavoie de venir s’expliquer devant ses anciens collègues. Ce point a d'ailleurs été adopté à l’unanimité.
Il en revient donc maintenant à M. Lavoie de venir ou non, répondre aux questions du conseil municipal. Après avoir démissionné vendredi dernier, Denis Lavoie dit avoir été déclaré invalide par son médecin et est en ce moment en repos forcé.
En réponse au conseiller de l’opposition Mario Lambert, le maire suppléant Jean Roy a confirmé qu’il allait répondre aux questions de ses collègues quant à certaines factures de restaurant où son nom figurerait. « Vous allez nous faire le cadeau de vous aussi nous expliquer certaines dépenses où apparait votre nom sans que personne ne déchire sa chemise en plein conseil. La balle est dans votre camp, M. Roy. », a déclaré M. Lambert durant le conseil.
M. Roy se dit quant à lui convaincu de la légalité de l’utilisation des cartes de crédit pour les repas au restaurant, qu’il décrit comme étant des rencontres de travail. Si la légitimité d’une telle pratique semble être plutôt floue, selon ce dernier, il en revient au gouvernement du Québec de statuer sur le type de dépense appropriée. « Je comprends que c’est pas dans l’habitude d’un fonctionnaire de travailler en mangeant. Ça en partant, ça doit pas exister, mais si le problème est dans la loi, pourquoi ça ne serait pas Québec qui fait les modifications? », exprimait-il en marge du conseil municipal.
La CMQ devra vraisemblablement attendre la réponse de M. Lavoie à la demande du conseil avant d’envisager d’autres leviers juridiques.
Félix Lebel